Certains d’entre vous le savent déjà, nous n’allons pas passer tout l’hiver au Canada à faire du camping dans notre carrosse. Nous n’étions déjà pas sûrs que nous puissions arriver à bon port avec notre épave qui malgré ses 400 000 bornes, et les quelques stops chez des garagistes sur la route, aura respecté sa mission initiale. Il est maintenant temps pour notre Explorer de se reposer un peu et de prendre des vacances.


Ça tombe à pic, puisque nous allons passer les six prochains mois au chaud dans une maison. Pas prêts mentalement à chercher du boulot, bosser quarante heures par semaines et voir le salaire s’envoler dans un loyer, après deux mois sur la route, il ne nous faudrait pas un choc sociétal ou une crise de stress ! Nous n’avons surtout pas envie de retrouver une routine ordinaire « métro, boulot, dodo », pas après avoir commencé en si bon chemin !


Par chance, nous avons trouvé un helpX qui correspond parfaitement à nos désirs et plus encore : Cela faisait un moment que ce genre d’expérience nous trottait dans la tête mais ça y est, un rêve de plus devenu réalité puisque nous allons apprendre le métier de musher !!


Musher ? Quèsaco ? Petite minute culture pour les ignorants : Le musher c’est le meneur ou le conducteur d’un traîneau, tiré par des chiens. Encore un mot anglais la dessous n’est ce pas ? Et bien détrompez-vous car l’origine de ce mot vient du Français « marcher », pas toujours facile à prononcer pour les Canadiens anglophones, qui le prononce « musher », et vu que la discipline était plus populaire dans ce pays, un nouveau terme est apparu ! Un point pour la France et zéro pour les Anglais.


Nous allons donc vivre chez Stan, un musher Canadien retraité qui pratique la course de sprint en chiens de traîneaux. Ses chiens ne sont pas des huskies (qui sont des chiens de distance), mais des Alaskan Huskies, un type de chien, plus qu’une race, génétiquement créée pour la course de courte distance. Nous sommes toujours dans la belle région de Québec mais Stan est un Canadien anglophone et n’auront pas à apprendre le Québécois (C’est poche !).


Mais un helpX de rêve, ça se mérite ! Ça tombe bien, puisque Stan habite dans un coin reculé du Québec, à une petite quarantaine de kilomètres de la ville la plus proche. Quarante kilomètres, ce n’est pas la mer à boire, sauf lorsque la dite route s’avère être un chemin et que la voiture n’a ni suspensions, ni quatre roues motrices. Même en roulant au pas, tout tremble autour de nous et nous comptons les kilomètres avant l’arrivée, priant pour que la voiture ne tombe pas en pièce. Entre les trous multiples et le sable glissant, Léo se sent comme un conducteur de rallye malgré les quarante kilomètres heure. Notre pauvre voiture aura eu le droit à une dernière belle expédition avant le repos du guerrier, mais sera arrivée saine et sauve, et nous avec.


A notre arrivée, nous découvrons un endroit magique : la petite maisonnette est face au lac Charland, un coin de nature sauvage entouré de quelques bicoques a quelques centaines de mètres. Le silence de Dame Nature est parfois perturbé par le vent qui souffle entre les sapins et les arbres encore colorés par l’automne, les feuilles virevoltent, les oiseaux chantonnent et les dix-huit chiens dont nous allons nous occuper, nous accueillent avec un hurlement collectif digne d’une meute de loup.



Voici le petit monde dans lequel nous allons passer l’hiver !