Nous quittons Gaspé et notre belle Tiny House pour le plus grand bonheur de Bastou, qui n'a pas vraiment apprécié la restriction de son confort habituel, pour nous diriger vers Percé et son rocher, emblème Gaspésien. Sans doute l'attraction touristique la plus prisée de la Gaspésie, Percé en été c'est un peu l'équivalent de notre arc de triomphe parisien : un must to do. Tout proche de la superbe formation naturelle rocailleuse se trouve l'île de Bonaventure, sanctuaire d'une des plus grosses colonies de Fous de Bassants, ces magnifiques oiseaux marins à tête jaunâtre, que l'on peut croisé en Bretagne.


Mais forcément. Le sale temps nous colle à la peau, et en plus des nuages menaçants, nous avons droit à la belle brise, nous ne sommes pas en plein été et la saison touristique ne bat pas vraiment à son plein de l'atlantique qui nous fait le même effet que lorsqu'on était au Mont Hog's Back a 850 mètres d'altitude. C'est donc dans un Percé quasi désert que nous cherchons un endroit où passer la nuit.


Les quelques cinquantaine de logements sont fermés, et les seuls motel à moitié ouverts bataillent entre rénovations pré-saison et préparation des chambres. Nous trouvons un coin convenable pour vraiment pas cher, avec grands lits confortables et baignoire (tout ce dont Bastou avait besoin), en plein cœur du village fantôme. Le soir, nous profitons d'une bonne auberge presque gastronomique que nous avait conseillé la serveuse du resto à Gaspé et une fois de plus, la chance est de notre coté puisque le serveur nous sert un risotto de homard que nous n'avions pas commandé, qu'il décide de nous offrir. Un régal !C'est donc une fois de plus bien rassasiés que nous rentrons au bercail rejoindre les bras de Morphée.


Malheureusement, pendant les deux jours de séjour à Percé, nous serons accompagnés de températures toujours aussi fraîches (moins de 10 degrés) et d'un panel d'intempéries variant du crachin à la bonne grosse saucée digne du Nord-Pas-de-Calais. Nous avons quand même décidé de monter dans les hauteurs des montagnes bordant le village, mais une fois encore, la neige encore très présente et la vue bouchée par les nuages auront eu raison de nous, et, c'est les pied complètement trempé que nous sommes rentrés un peu bredouille. L'hiver n'est pas fini dans cette partie du pays, et les locaux n'hésitent pas à nous partagé leur fatigue et désespoir face à cette saison interminable.


Cet hiver, on avait remarqué que le sport national était le pelletage de neige, entre voitures, porte d'entrée ou toiture, un vrai québecois se doit d'être équipé d'un échantillon de pelles de toute taille, de souffleuse à neige ou de chasse neige. Au printemps, ce sport hivernal est converti : on troqué l'outil métallique contre des balais, et ce n'est plus de la neige qu'on se débarrasse, mais des gravillons utilisés l'hiver en guise de sel, qui recouvrent désormais les trottoirs et parkings. Bref, au Québec, on ne s'ennuie jamais, toutes les saisons apportent leur lot de travaux physique, et on comprend mieux pourquoi ils mangent des Poutine hyper caloriques ou boivent du sirop d'érable comme de la potion magique gauloise. 


Autant dire que ce n'est pas à Percé que nous avons fait le plein d'énergie et d'ondes positive ! Mais après la pluie vient le beau temps, et nous avons quand même la chance de voir le majestueux rocher sous quelques rayons de soleil le jour de notre départ.