Nous quittons la Baie des Chaleurs sous un temps maussade et sommes bien content de rouler toute la journée car la pluie s'invite comme à son habitude le long du voyage.

Nous avions prévu de rejoindre la région du Saguenay via un traversier à Matane que nous découvrons presque à la dernière minute fermé jusqu'à début juin. C'est donc à Rivière-du-Loup que nous pourrons prendre le Ferry pour traverser l'immense fleuve du Saint Laurent.


Cela fait presque trois semaines que nous avons commencé notre Road Trip avec Bastou, et le moins qu'on puisse dire, c'est que même si nous l'avons fait dormir dans une Tiny House sans eau ni électricité, nous nous sommes également adapté à son mode de voyage : Le confort et le bien-être. Pas dans nos habitudes de voyage, ce surclassement nous aura quand même valu une explosion du budget principalement à cause de l'hébergement en Air B&B et non nos habituels campings. Pour calmer un peu le jeu, avec Léo, nous décidons de faire du camping à notre arrivée à Rivière-du-Loup, trois fois moins cher que les hôtels bas de gamme du coin. Super bien équipés avec notre tente, duvets, et matelas, les nuits à moins de cinq degrés ne sont pas si froides qu'elles n'y paraissent. On béni Décathlon pour la tente waterproof qui nous aura sauvé face à la malédiction qui se déclenche dès que nous campons : Pas une nuit sans que la pluie nous baptise la toile.



Le lendemain, nous décidons, à la dernière minute de ne pas prendre le ferry et de passer par la route de Québec City. Aucune exagération en parlant de dernière minute car c'est dans la file du traversier, après trente minutes à attendre la venue du gros transporteur, que nous avons décider de foutre le camp pour économiser un bon paquet de dollars, et pour arriver une heure plus tard à notre destination, Saguenay.

Heureusement, ce n'est pas sous la pluie que nous sommes partis en quête de la belle région du Saguenay et de ses fjords. Alimentant par sa rivière du même nom le fleuve du saint Laurent, cette région nous transporte en territoires nord Européens avec ses montagnes plongeant à pic dans les eaux fraîches de la rivière, aussi large qu'un fleuve Français.


Toujours en basse saison, c'est sans surprise que nous découvrons le parc national du Fjord du Saguenay fermé. On gare la voiture comme habituellement à la barrière d'entrée située cette fois à sept kilomètres du centre du parc, où débutent les sentiers de rando. On garde dans un coin de tête qu'il nous faudra la même distance au retour et sera donc compliqué de suivre un grand sentier dans le sublime parc.


Nous parvenons quand même à marcher jusqu'à un point de vue dégagé sur la vue grandiose du fjord. Le sentier est tellement paisible entre les minis cascades et ruisseaux nous accompagnant, résultat de la fonte pour la plupart ; et l'isolement humain dont nous faisons face. On respire à pleins poumons et on apprécie enfin la chance que l'on a, d'être en basse saison.

Sur le retour, Léo chausse ses chaussures de course fraîchement payées et tente les sept kilomètres de retour en footing tandis qu'avec Bastou, nous ramassons tous les déchets trouvés le long de la route du parc. C'est en parlant de gratification de Dame Nature, qu'une boule de poil noir traverse à quelques centaines de mètres devant nous. Un porc-épic, qui lorsque je m'approche, viens me faire un défilé sous la caméra. Nos regards se croisent, nous nous observons mutuellement : il me montre ses petites mains munies de griffes acérées très agiles tandis que je capture ces précieux instants. Puis il me tourne le dos, et poursuit sa route vers la forêt, et lorsque je crois que cette rencontre prend fin, il grimpe dans un sapin sous nos yeux ébahis. Les porcs-épics d'Amérique du Nord sont connus pour être d'excellents grimpeurs et il n'est pas rare de croiser en forêt, les restant de leur banquet d'écorce sur certains arbres désormais dénudés de leur protection naturelle. Voir ce petit mammifère en pleine action est toutefois bien plus incroyable. C'est à pleine vitesse qu'il grimpe à près de cinq mètres du sol, avant de s'arrêter net, nous jeter un coup d'œil, puis redescendre toujours sous l’œil fasciné de ses spectateurs....