Après l’échauffement citadin de Washington DC et Philadelphie, c’est la Big Apple qui nous ouvre grands les bras. Nous avons déniché un helpX pour une petite semaine sur Staten Island, l’un des cinq quartiers formant la célèbre New York City avec Brooklyn, le Bronx, le Queens et bien sûr Manhattan.


Notre hôte, Barbara est une petite septuagénaire qui n’aura pas cessée de nous surprendre : Très connectée, elle gagne sa vie en vendant des objets de récup’ sur le net, une vraie geekette ! Et quand elle n’a pas le nez sur la toile ou dans les fourneaux, elle nous donne de véritables leçons de bricolage. Grande habituée des voyageurs venant visiter sa ville natale, nous n’aurions pas pu rêver d’un wwoofing plus flexible que le sien. A peine étions nous arrivés chez elle que nous voici déjà armés de ses vélos pour explorer la ville.


On trouvait que les deux Big Cities précédemment visitées étaient de taille, mais croyez-moi, ce n’était rien comparé à New York. Huit millions d’habitants à casé hors agglomérations, forcement on s’attend à une ville hors normes… C’est simple, pour rejoindre l’île de Manhattan, quartier le plus proche de Staten Island, il nous faut environ trois quarts d’heure dont 20 minutes de vélo et le reste en ferry. La poisse de Chloé aura encore frappé avant même de monter pour la première fois dans le traversier : Crac ! Les freins arrière du vélo qui lâchent … Bon, faut dire que les vélos ne sont pas tout jeunes, pas septuagénaires non plus, mais quand même. Un frein en moins en ville, ce n’est pas si grave non ? Sauf si cette ville en question est reliée par de nombreux et immenses ponts, qui terminent abruptement leur élancé sur d’énormes carrefours remplis de voitures.


Car oui, la circulation à New York c’est à peu près le même bordel qu’à Paris, ça ne surprend personne. Sauf que quand tu roules avec ton petit vélo qui a déjà prouvé sa grande solidité quelques heures auparavant, slalomant entre bus touristiques et dizaines de taxis jaunes, qui n’en ont visiblement rien à faire des autres utilisateurs de la route, difficile de faire le poids. Pourtant, malgré ce joyeux foutoir, une espèce introduite il y a quelques années semble prospérer : les pouss-pouss attrape-touristes. Aucun prédateur ne semble s’attaquer aux pouss-pouss qui circulent sans crainte de part et d’autre entre les véhicules et les piétons. Même le trafic de piéton peut s’avérer dangereux pour quiconque ose le traverser lorsque le bonhomme est vert, mais c’était sans compter sur les intrépides pouss-pouss qui mettent leur vie en danger pour le bon vouloir des touristes…


En termes de circulation, le coin de la ville le plus fréquenté reste Time Square. Avec ses milliers de voyageurs du monde entier regroupés sur une intersection de quelques dizaines de mètres, Time Square bat à plate couture la densité de Tokyo. Accompagnée de ces dizaines d’écrans géants projetant des publicités pour telle ou telle marque qui alimentent l’intersection de flashs de lumière criarde, c’est assez drôle de penser que quelques décennies plus tôt, Time Square était le quartier malfamé de Manhattan et entre autre, le QG des femmes de joie.


Néanmoins, le coin de New York City réputé pour être le plus craignos avec ses criminels et ses junkies, n’est autre que Brooklyn. Toutefois, depuis les années 90, il a été pris d’assaut par des artistes, et est devenu le coin le plus branché de la Big Apple, peuplé non pas par des gangs mais par des hipsters. Bouffe organique à chaque coin de rue, galeries d’art et barber shop font le bonheur de cette population à chemise à carreaux, bretelles et lunettes rondes. Même le décor est en harmonie avec ce petit monde rétro : les gros gratte-ciels sont assez rares et ce sont les vieux immeubles en brique rouge avec balcon en fer et leurs fameuses échelles de secours qui bordent les rues. C’est avec une traversée du Williamsburg Bridge sur plus de deux kilomètres, reliant Manhattan à Brooklyn, que nous sommes allés bruncher avec des copains Grenoblois, avant leur retour en France dans la soirée.


Quelques œufs bio, un bon jus d’orange pressé et deux tartines aux graines plus tard, nous étions de nouveau en selle pour aller découvrir Manhattan et ses fameux quartiers comme Wall Street, China Town et bien évidemment Central Park.


Ce dernier, considéré comme l’icône de la ville n’est absolument pas épargné par les milliers de touristes. Heureusement, on rencontre quand même les fameux joggeurs qui font la réputation de Central Park ainsi que les petits boui-bouis qui vendent les non moins fameux hot-dogs. Le parc est si grand qu’une véritable route pour vélo le traverse de part et d’autre. Nous nous sommes donc lancés sur l’autoroute cyclable car après tout, rouler sur une route sans voiture dans un parc, quoi de plus sympa, surtout après avoir survécu au trafic sur la 5ème avenue ? C’était bien sur sans compter sur les raidillons qui nous ont achevés après les nombreux kilomètres précédents. New York est pleine de surprise !


« La ville qui ne dort jamais » porte bien son nom, mais après plus de 50 kilomètres parcouru en vélo, des bonnes courbatures aux jambes et pour être honnête, les fesses en compote, une chose est sure, nous, nous avons grandement besoin de dormir !