Ca y est on l’a fait !!

Après 5 jours et 122km de canoë sur la Whanganui River, nous
voilà toujours vivants (avec des muscles jusque-là inconnus) !

On vient donc de passer un nouveau stade dans notre couple
(non, pas celui d’avoir un enfant du calme), celui de pouvoir se supporter et
ne pas s’embrouiller dans un canoë !!

Partis avec trois gros bidons blindés de couvertures (nous
n’avons que des duvets « light 15° »), nourriture et matériel de
camping, nous apprenons le matin de notre départ que les « camps
sites » que nous allons occuper ne possèdent pas de douches (sympa
l’odeur après une journée de sport, le tout multiplié par cinq !). Pas de
panique, on a juste payé $110 pour les quatre nuits … « Heureusement qu’on
à notre couette, nos boites de conserves et nos sandwich pour survivre. »
Départ en mini bus de la petite ville touristique d’Ohakune (ville
d’entrée du parc national du Tongariro) sur les coups des 7h30, avec un ciel
très brumeux, pluvieux et surtout pas chaud ! Arrivée une heure plus tard
à Taumarunui, ville de point de départ de notre Great Walk avec un temps
légèrement meilleur (mais pas folichon non plus).
On commence donc notre périple accompagné d’un couple de Néo-Zélandais
et leurs guides qui ont l’air beaucoup plus équipés que nous.On commence donc notre périple accompagné d’un couple de Néo-Zélandais
et leurs guides qui ont l’air beaucoup plus équipés que nous.

C’est parti pour notre première journée de canoë, 31km de rivière nous
attendent sous un temps très variable.
...
« OHH MER** !!!!!!!! ON A OUBLIE DE PRENDRE LE
PAIN !!!!! » Voilà, c’est parti pour 5 jours de canoë avec 3 pauvres
miches de pain pour deux, une boite de conserve par soir, un peu moins d’une
pomme par midi et une barre de céréales pour le petit déj …. C’est ça
l’aventure !! Ne pas savoir si on va mourir de faim ou juste perdre
quelques os ! On s’est surtout rongé les doigts quand on a vu la quantité
(et la qualité) de nourriture qu’avaient ramené les guides : glace,
faritas, gâteau au chocolat, fromages (on essayait de pas trop regarder ce
qu’ils mangeaient pour pas se faire trop mal au cœur)Enfin bref, on termine notre première journée, installe
notre petite tente et mange notre petite soupe puis on sombre dans un sommeil
douloureux (juste un petit tapis de sol chacun) sur les coups des 8heures
(peut-être même un peu avant).

Les deux jours suivants, nous parcourrons 31 et 20 km et les journées
paraissent plus difficiles car le vent nous ralenti, le courant est moins fort
et les rapides moins présentes. L’avantage, c’est qu’on s’est découvert des
muscles au niveau des bras et des épaules. Le temps reste très incertain, on
passe de ciels bleus à petites averses, rien de bien méchant. Contrairement au
couple de Néo-Zélandais, on ne tombe jamais dans l’eau ! (heureusement car
elle est bien froide !). Le deuxième soir, un couple d’Australien a
rejoint la « Guided Team », on s’est alors senti encore plus seuls et
affamés ! Par chance, les Australiens nous ont offert un paquet de noix de
cajou (tellement ils ont eu pitié de nous), qu’on a chéri pendant deux jours
(économies !)

Début du quatrième jour, qu’on attendait avec impatience puisque c’est
là qu’on va au Bridge to Nowhere, pont construit dans les années 30, au milieu
de la forêt luxuriante, pour une quarantaine de familles qui vivaient dans le
coin. Ca construction a été arrêtée momentanément pendant la seconde guerre
mondiale quand les hommes ont été envoyés au front et quand elle fut reprise,
il ne restait plus que 3 familles à vivre dans les environs. Après son
achèvement, la route n’a même pas été faite et le pont se retrouva donc seul au
milieu de nulle part, d’où son nom « To Nowhere ». Il est désormais
accessible seulement par bateau, canoë ou par une marche de plusieurs jours.
On débute donc cette journée sous la pluie, qui nous suivra
jusqu’au soir. Par chance on était muni de nos super ponchos ! Après deux
heures de canoë, on arrive au départ de la marche pour aller au Bridge to
Nowhere. On marche pendant 40 minutes sous une forêt très dense, avec la pluie
à nos côtés. On croise la Guided Team sur notre chemin (on se retrouvait juste
aux camp-sites le soir, mais la journée on préférait être entre nous), aussi
détrempé. On arrive finalement au pont, le temps de prendre quelques photos,
nous voilà repartis pour la fin de notre journée en canoë.
C’est donc extenués et trempés qu’on arrive à notre dernier
camp site où se trouve un petit « village » Maori (seulement une
maison et un totem).

On finit notre Great Walk sous le soleil et avec les plus
gros rapides des 5 jours, toujours sans tomber dans l’eau ! Par contre
c’est l’eau qui est venue à nous, et on termine donc bien trempé, le canoë bien
lourd et rempli d’eau !